Gros Plan

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Par Daria Marx
16 août · 4 mn à lire
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Lieux de mémoire, 1/4

La pensine est un récipient en pierre où l'on peut stocker des souvenirs. On peut y accéder de deux façons : en les observant de l'extérieur ou en s'immergeant directement. En plongeant la tête dans la pensine, on est aspiré et transporté au cœur même du souvenir, comme si on y était vraiment.*

Il y a des lieux qui marquent, qui ne partent jamais. Des personnages récurrents dans ton film préféré, ils existent, ils respirent, tu les retrouves à chaque séance un peu changés, un peu vieillis, et ce n’est plus leur forme exacte que tu te prends à dessiner quand ils te manquent, mais le souvenir flou d’un été, d’une odeur, d’un moment banal qui prend l’air du sacré. Dans cette série de quatre nouvelles lettres, je vous propose un voyage intime dans ma cartographie imaginaire. Je vous invite, vous-aussi, à vous souvenir de vos souvenirs.

Depuis que je suis enfant, j’attache une importance particulière aux rituels, à la mise en scène de l’habitude et du quotidien. Cela m’apparaît clairement maintenant qu’adulte, je trouve du plaisir dans la répétition des structures de mes journées, dans la réassurance tranquille de ce qui vient après. Cela ne fait pas de moi une aventurière, je suis souvent prise au dépourvu par les plans qui changent, les trains en retard et les glaces qui n’ont plus le même goût que l’été dernier.

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